Tymoschuk : "Je ne me repose pas sur mes lauriers"Anatoliy Tymoschuk vit sur un petit nuage. Titulaire au Bayern Munich, l'international ukrainien se prépare également à disputer l'UEFA EURO 2012 sous les couleurs de l'un des pays hôtes. À 32 ans, l'ancien milieu de terrain défensif du Shakhtar Donetsk n'a pas abandonné tout espoir de remporter une grande compétition internationale.
Dans un entretien exclusif accordé à FIFA.com,
Tymoschuk évoque son avenir, la phase finale de l'EURO qui aura lieu sur ses terres et un brassard à la signification très particulière.
Anatoliy Tymoschuk, le Bayern Munich est en tête du championnat d'Allemagne et de son groupe de Ligue des champions de l'UEFA, et qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Allemagne. Comment expliquez-vous ce bon début de saison ? Depuis l'arrivée du nouvel entraîneur Jupp Heynckes, nous nous sentons beaucoup plus libres. Les joueurs ont pris conscience de leurs forces et nous avons trouvé le bon équilibre entre l'attaque et la défense. Toutefois, un club comme le Bayern se nourrit de titres. Actuellement, nous sommes en tête de la Bundesliga mais il faudra le rester jusqu'au bout. Cette année encore, la compétition s'annonce très relevée et beaucoup de nouveaux défis nous attendent dans les semaines à venir. En Ligue des champions, nous faisons partie des candidats au titre mais, là aussi, la concurrence est rude.
Votre contrat expire à l'été 2012. Avez-vous des envies de retraite ou de départ ? Pour le moment, je ne pense pas trop à mon avenir. Cet été, j'ai reçu des offres intéressantes d'autres équipes de Bundesliga et de l'étranger. Mais je me sens bien en Bavière. Je suis encore plein d'énergie et je ne pense donc pas à raccrocher les crampons pour le moment. Cependant, j'ai toujours dit que je me verrais bien finir ma carrière dans un club avec lequel j'ai déjà eu l'occasion de goûter au succès…
Vous êtes actuellement vice-capitaine de l'équipe d'Ukraine. Que signifie cette responsabilité ?Le rôle de capitaine est très important et c'est un grand honneur pour un joueur. Je l'ai déjà tenu à de nombreuses reprises, en club comme en sélection. Un capitaine doit toujours être présent pour soutenir ses coéquipiers. C'est très important en équipe nationale, car les joueurs ne passent pas beaucoup de temps ensemble. Il faut montrer le bon exemple, afin que chacun puisse donner son maximum à chaque sortie.
Vous êtes le joueur le plus capé de votre pays, avec 111 sélections à votre actif. Est-ce quelque chose dont vous êtes fier ? Je suis très heureux d'avoir pu disputer autant de matches avec l'Ukraine. C'est un bel exploit mais je ne suis pas du genre à me reposer sur mes lauriers. À chaque fois que j'enfile ce maillot, je ressens la même fierté qu'au premier jour.
Le 11 novembre, l'Ukraine affrontera l'Allemagne en amical. Cette rencontre sera-t-elle spéciale pour vous, face à plusieurs de vos partenaires en club ?Pour nous, cette rencontre revêt une grande importance car l'Allemagne fait partie des meilleures équipes au monde. Évidemment, je m'attends à vivre des émotions particulières car je connais la plupart de nos adversaires. Beaucoup d'internationaux allemands jouent ou ont joué au Bayern. Ce sera intéressant de me mesurer à eux. J'espère avoir l'occasion d'échanger mon maillot avec Miroslav Klose, avec qui je partage beaucoup d'affinités.
Ces derniers mois, vous avez affronté la France, l'Uruguay, la République tchèque et la Suède. Où se situe l'Ukraine au niveau international ? Quand on compare notre effectif et nos résultats, on est en droit d'être déçu. Mais c'est le football. Les prochains matches nous diront si nous avons tiré les leçons de nos erreurs et quelle est la distance qui nous sépare encore du plus haut niveau. Pour le moment, l'Ukraine possède une équipe solide sur le plan physique, dotée d'un mental à toute épreuve. Avec de telles qualités, nous aurions dû gagner plus de matches.
En tant que pays hôte, que peut espérer l'Ukraine à l'UEFA EURO 2012 ? Nous allons jouer devant nos supporters. Il faut donc leur donner des raisons d'être fiers, en associant les résultats et la manière. Dans un premier temps, nous allons essayer de passer le premier tour. C'est la première fois que nous participons à cette compétition. Il faut donc permettre aux plus jeunes d'accumuler un maximum d'expérience en sélection. Une fois que la nouvelle génération aura pris ses marques, nous pourrons nourrir d'autres ambitions.
Qu'est-ce qui a changé depuis que l'Ukraine a obtenu l'organisation de cette compétition ? Ces derniers mois, nous avons construit de nouveaux stades. C'est dans l'une de ces nouvelles enceintes que nous accueillerons l'Allemagne. Des stades, des aéroports et des équipements seront inaugurés dans les prochains mois, afin de recevoir dignement tous nos voisins européens. Je pense que l'ambiance qui règnera tout au long du tournoi va séduire beaucoup de visiteurs.
Après l'EURO, il sera temps de penser aux qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™. Comment jugez-vous votre groupe avec l'Angleterre, le Monténégro, la Pologne, la Moldavie et Saint-Marin ? Nous sommes tombés dans l'un des groupes les plus relevés. Si nous voulons nous qualifier, nous allons devoir nous montrer sous notre meilleur jour. Nous n'aurons pas droit à l'erreur. Nous avons déjà eu l'occasion d'affronter l'Angleterre ces dernières années. Je serais curieux de me mesurer à nouveau à cette équipe. Bien entendu, la double confrontation contre la Pologne s'annonce également passionnante.
Vous aurez 35 ans en 2014. Vous imaginez-vous participer à la Coupe du Monde de la FIFA™ ? Tous les joueurs qui ont goûté à la joie d'une Coupe du Monde rêvent de connaître à nouveau de telles émotions. Je ne peux pas prédire l'avenir mais je me sens vraiment bien en ce moment et je vais tout faire pour être du voyage. Le Brésil est un grand pays de football. Je suis convaincu que nous allons assister à un tournoi extraordinaire qui fera date dans l'histoire de la compétition.
Lorsque vous jouiez au Shakhtar Donetsk et au Zénith Saint-Pétersbourg, vous portiez le même brassard que Lothar Matthäus pendant la Coupe du Monde de la FIFA 1994™. Pouvez-vous nous en dire plus ? C'est vrai. Je l'ai récupéré à l'époque où j'étais capitaine du Shakhtar. L'entraîneur adjoint de l'époque s'appelait Alexandru Spiridon. Ancien international moldave, il avait eu l'occasion de demander son brassard à Matthäus à la fin d'un match. Quand il a su que j'admirais énormément ce joueur, il m'en a fait cadeau. Grâce à ce morceau de tissu, j'ai gagné beaucoup de titres : le championnat, la Coupe et la Supercoupe d'Ukraine. J'ai même remporté une Coupe UEFA et la Supercoupe d'Europe. Ce brassard me porte chance. Aujourd'hui, je le garde en sécurité dans un coffre-fort...
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