[JO Sotchi 2014] 4ème journée

410.000 EUROS POUR MARTIN FOURCADE ET LES MÉDAILLÉS FRANÇAIS À SOTCHI

Martin Fourcade recevra 120.000 euros pour ses trois médailles olympiques (2 en or, 1 en argent)

La flamme olympique s'est éteinte dimanche à Sotchi. Au lendemain des 22e Jeux Olympiques d'hiver, l'heure est au bilan. Sportif, mais aussi financier, car si les Jeux apportent la gloire aux médaillés, ils leur permettent aussi de gagner en sécurité financière, qu'ils soient professionnels ou non.
Avec 15 médailles (4 en or, 4 en argent et 7 en bronze), la délégation française a atteint l'objectif fixé par le CNOSF et signé le meilleur résultat de son histoire aux Jeux Olympiques d'hiver pour terminer au dixième rang du classement des médailles. De son côté, l'Etat français avait promis 50.000 euros pour une médaille d'or, 20.000 euros pour une médaille d'argent et 13.000 euros pour le bronze.

Mais attention il ne suffit pas de multiplier le montant des primes par le nombre de médailles officielles pour connaître le montant total que l'Etat devra verser à la délégation française : l'une des médailles de bronze ayant été décrochée par les quatre athlètes du relais masculin de ski de fond, la prime de 13.000 euros doit être multipliée par quatre. Au total ce sont donc 410.000 euros de primes (imposables) qui seront répartis entre les médaillés français de ces Jeux Olympiques de Sotchi. Rien à voir avec les primes russes qui culminent à plus de 4,3 millions d'euros pour 33 médailles.
Côté tricolore, c'est Martin Fourcade, double champion olympique et médaillé d'argent en biathlon qui repart avec le plus gros pactole : 120.000 euros.

Voici le détail tel que nous l'avons calculé :

- Martin Fourcade (biathlon) – 2 médailles d'or (poursuite, 20km), 1 médaille d'argent (mass-start) : 120.000 euros
- Jean-Frédéric Chapuis (ski acrobatique) – 1 médaille d'or (skicross) : 50.000 euros
- Pierre Vaultier (snowboard) – 1 médaille d'or (boardercross) : 50.000 euros
- Arnaud Bovolenta (ski acrobatique) – 1 médaille d'argent (skicross) : 20.000 euros
- Marie Martinod (snowboard) – 1 médaille d'argent (halfpipe) : 20.000 euros
- Steve Missilier (ski alpin) – 1 médaille d'argent (géant) : 20.000 euros
- Jean-Guillaume Béatrix (biathlon) – 1 médaille de bronze (poursuite) : 13.000 euros
- Robin Duvillard (ski de fond) – 1 médaille de bronze (relais) : 13.000 euros
- Jean-Marc Gaillard (ski de fond) – 1 médaille de bronze (relais) : 13.000 euros
- Maurice Manificat (ski de fond) – 1 médaille de bronze (relais) : 13.000 euros
- Coline Mattel (saut à ski) – 1 médaille de bronze : 13.000 euros
- Jonathan Midol (ski acrobatique) – 1 médaille de bronze (skicross) : 13.000 euros
- Ivan Perillat-Boiteux (ski de fond) – 1 médaille de bronze (relais) : 13.000 euros
- Alexis Pinturault (ski alpin) – 1 médaille de bronze (géant) : 13.000 euros
- Kevin Rolland (ski acrobatique) – 1 médaille de bronze (halfpipe) : 13.000 euros
- Chloé Trespeuch (snowboard) – 1 médaille de bronze (boardercross) : 13.000 euros

Les athlètes français récompensés peuvent choisir de toucher leur prime en une seule fois ou répartie à parts égales sur six ans et la plupart des Olympiens toucheront également des primes de leurs sponsors en fonction de leurs contrats personnels.

Les sponsors sont d'ailleurs les seuls à verser des primes aux athlètes norvégiens, suédois, croates ou britanniques car leur pays ne prévoit pas de prime exceptionnelle pour les médaillés olympiques. "Nous dépensons tous nos revenus commerciaux dans la préparation de nos athlètes pour les Jeux Olympiques, expliquait ainsi Bjorn Folin, porte-parole du Comité National Olympique Suédois, au site Bloomberg.com. Nous dépensons plus de 8 millions d'euros par an pour financer les camps d'entraînement, les entraîneurs et les bourses d'études pour nos athlètes."

  

Jeux Olympiques - Les 15 moments inoubliables des Jeux de Sotchi

Deux semaines, 98 épreuves, 88 pays. Et beaucoup de moments forts. Nous en avons retenu 15 de cette quinzaine à Sotchi. Entre sourires et larmes.


1. Le symbole ukrainien

Pendant les Jeux, l'Ukraine a été plongée dans une gravissime crise politique, se retrouvant au bord de la guerre civile. Situation évidemment difficile à vivre pour sa délégation. Pour la plupart, les athlètes ont malgré tout fait le choix de rester à Sotchi et de continuer à participer à ces JO. Bien en a pris aux biathlètes féminines, qui ont apporté une éclaircie dans ce ciel bien sombre. Vita Semerenko, Julya Dzhyma, Valj Semerenko et Olena Pidhrushna ont décroché vendredi avec le relais 4x6km le premier titre olympique en biathlon de leur nation. Si cela n'était "pas le moment de faire la fête", le président du comité olympique ukrainien, Sergei Bubka, en a versé quelques larmes devant les journalistes. Le jour-même, le processus de sortie de crise a été engagé.



2. Bjoerndalen définitivement dans la légende

Mine de rien, on avait presque fini par oublier qu'il n'était pas encore à la retraite, ce bon vieil OEB. Trois initiales pour une légende. Ole Einar Bjoerndalen a écrit sa légende au long cours. Un premier podium à Nagano en 1998, un quadruplé en or à Salt Lake City… Mais depuis quelques saisons, le Norvégien était rentré dans le rang. Sa dernière victoire en Coupe du monde remontait à deux ans. Mais il avait visiblement bien préparé son affaire pour Sotchi. Vainqueur du sprint dès le premier jour (son premier succès dans cette épreuve depuis plus de quatre ans !), il y a ensuite ajouté le titre en relais mixte. Du coup, Bjoerndalen est devenu avec cette victoire collective le sportif le plus médaillé (13, devant son compatriote Bjorn Daehlie) et le plus titré (8, à égalité avec ce même Daehlie) de l'histoire des Jeux Olympiques d'hiver. Une vraie légende.


http://www.eurosport.fr/jeux-olympiques/sochi-2014/2014/jeux-olympiques-les-15-moments-inoubliables-des-jeux-de-sotchi_sto4150090/story.shtml

Jeux Olympiques d'hiver: Pour la France, la référence, ça reste Grenoble 1968

Jamais la France n'avait obtenu autant de médailles aux Jeux d'hiver. Alors, la cuvée russe est-elle historique ? Oui et non. Le vrai repère reste 1968.

"Un beau bilan." Denis Masseglia n'a pas feint sa satisfaction dimanche soir à l'heure de la clôture des Jeux de Sotchi. Pour le président du Comité national olympique et sportif français, cette campagne de Russie est une vraie réussite. "Au début des Jeux, a-t-il rappelé, on avait indiqué qu'on souhaiter dépasser le score de Vancouver, qui nous avait valu le douzième rang mondial. On l'a bien dépassé, ce qui veut dire qu'on a un beau bilan, qui nous vaut d'avoir gagné deux places au classement des nations".

Avec ces 15 médailles, on parle même d'un bilan historique. C'est vrai. Mais dans une certaine mesure seulement… Quantitativement, la France a nettement dépassé son meilleur total historique, à savoir les 11 médailles de Salt Lake City et Vancouver. 15, c'est un seuil très honorable et il parait difficile aujourd'hui de faire la fine bouche quand beaucoup souriaient en coin à l'évocation de chiffre par Denis Masseglia avant de quitter la France pour Sotchi. Idem pour les quatre médailles d'or. Là encore, c'est un record, égalé celui-ci.

Le meilleur bilan depuis Albertville

Reste que pour avoir une vue plus objective de la performance globale de l'équipe de France olympique à Sotchi, il faut tenir compte du ratio entre le nombre de médailles obtenues et le nombre d'épreuves. Celles-ci n'ont jamais été aussi importantes avec 98 titres mis en jeu, soit un potentiel de quasiment 300 médailles. Pour Sotchi, le ratio français s'élève à 0,153. C'est loin, très loin du record en la matière, qui date des Jeux de Grenoble, en 1968. Cette année-là, il n'y avait ni snowboard ni ski acrobatique par exemple. Et, en biathlon, seuls les hommes étaient engagés. Et encore, dans deux épreuves. Soit, au total, six médailles pour le biathlon, contre 33 en 2014. A Grenoble, il n'y avait ainsi que 35 épreuves, près de trois fois moins qu'à Sotchi. Les Français avaient enlevé neuf médailles, pour un ratio de 0,25, sensiblement supérieur à celui de cette année.

1968 reste donc bel et bien le meilleur bilan français en termes de ratio aux Jeux d'hiver. Pour atteindre les 0,25 cette année, il aurait fallu que les Tricolores reviennent de Russie avec… 25 médailles. Ils en étaient loin. Néanmoins, ce taux de 0,15 médaille par épreuve est excellent à l'échelle française. C'est même le meilleur depuis les Jeux Olympiques d'Albertville en 1992 et le meilleur en dehors des J.O. organisés à domicile depuis Innsbruck en 1964. Par ailleurs, l'augmentation du nombre d'épreuves, continue, n'a pas toujours débouché sur une augmentation automatique du nombre de médailles françaises d'une édition sur l'autre. Il est donc légitime de considérer ces Jeux comme une réussite. Même si la portée "historique" de celle-ci doit bien être relativisée…


 

Komissarova paralysée

L'athlète russe Maria Komissarova, victime d'une fracture de la colonne vertébrale lors d'un entraînement de skicross aux JO de Sotchi, resterait pour le moment paralysée du bas du corps malgré plusieurs opérations selon les médias allemands. Opérée une première fois en Russie pendant plus de six heures, la jeune femme de 23 ans - qui avait reçu la visite du président Vladimir Poutine - avait été transférée en Allemagne à la demande de la famille. De nouveau opérée à Munich, elle n'a toujours pas retrouvé l'usage de ses jambes, confiant sur son compte Instagram ne rien sentir en-dessous du nombril. Elle y ajoute ses remerciements pour le soutien reçu ainsi que sa certitude qu'un jour elle sera de nouveau sur ses jambes.

Les soutiens s'organisent autour d'elle, que ce soit en Russie ou au sein du mouvement des athlètes. Ainsi un appel aux dons a été lancé par la fédération russe - douloureuse ironie pour des JO qui ont coûté 50 milliards de dollars - tandis que d'autres demandent au CIO de prendre en charge les coûts médicaux de Komissarova.

  

Paralysie définitive pour Komissarova

Victime d'une fracture à la colonne vertébrale lors d'un entraînement de skicross aux JO de Sotchi, la Russe Maria Komissarova souffre d'une paralysie définitive, a annoncé mercredi la Fédération russe de freestyle (FFR). La skieuse, âgée de 23 ans, a été hospitalisée le 16 février dans une clinique allemande de Munich au lendemain de sa chute. «Compte tenu de la gravité de sa blessure, les fonctions de la colonne vertébrale ne se régénèrent pas. Selon les spécialistes, Masha pourra se déplacer à l'aide d'un équipement spécial», a expliqué la fédération par le biais d’un communiqué. Elle devra passer dix semaines dans cette clinique pour s'adapter à sa nouvelle condition et devra observer une longue période de traitement et de rééducation. Il y a un mois, Komissarova se voulait optimiste dans un message posté sur son compte Instagram: «Je ne sens plus mon corps en-dessous du nombril. Mais je suis forte et je sais que je serai sur pied un jour».

  

Il faut lui souhaiter qu'elle arrive à surmonter ça mentalement, et qu'elle arrive à vivre le plus normalement possible malgré cette terrible épreuve pour elle.