Grand seigneur jusqu'au bout, Bode Miller. Après avoir ému l'Amérique par son courage, le skieur a pris personnellement la peine de défendre une journaliste dont les questions l'avaient plongé dans la plus grande détresse devant sa caméra, dimanche à Sotchi.
Bode Miller n'a pu retenir ses larmes à l'arrivée du super-G, où il a pris la médaille de bronze . Une image qui a fait le tour du monde. L'émotion est ensuite montée d'un cran devant les caméras de NBC, lorsque la journaliste Christin Cooper, a interrogé l'athlète sur l'absence de son frère, récemment décédé. Le "funambule américain", qui a connu une année 2013 noire sur le plan personnel, a tout simplement fondu en larmes. Tête baissée, à genoux, il n'a pas cherché à faire comme s'il pouvait sortir un traître mot et s'est recroquevillé devant l'objectif qui le filmait.
Si "gagner cette médaille est magnifique", comme Bode Miller l'a confié après la course, l'Américain pensait surtout à son frère Chelone, décédé en avril 2013, qui aurait pu être à Sotchi en snowboard cross. "L'année dernière a été personnellement très difficile" a raconté le champion américain, frappé par deux autres malheurs : la perte d'un enfant en cours de grossesse par sa compagne, et la perte de la garde de son fils qu'il avait eu dans une précédente union.
Conscient de l'impact de ces images, Bode Miller a tenu rapidement à défendre la journaliste en réagissant sur Twitter. "J'apprécie le fait que tout le monde me soutienne. Mais soyez gentils avec Christin Cooper, l'émotion était très importante et ce n'était pas complètement de sa faute", a ainsi tweeté le skieur. "Mes émotions étaient à fleur de peau, elle a posé les questions que chaque journaliste aurait posé, insister en fait partie, elle n'avait pas l'intention de me faire de la peine". A 36 ans, Bode Miller est le skieur médaillé olympique le plus âgé de l'histoire. Mais le public se souviendra aussi de lui pour son attitude hors piste.
Grâce à cette 3e médaille d'or, la France remonte au 11e rang au classement des médailles (7 médailles : 3 d'or, 4 de bronze). Mieux qu'à Vancouver, où les Bleus avaient décroché deux titres. Le classement est toujours dominé par l'Allemagne, devant la Russie et les Pays-Bas.
La première réaction de Pierre Vaultier au micro de France 3 : "C’est incroyable ! Je n’ai pas de ligaments croisés, je cours avec une attelle. Il y a deux mois j’étais avec le genou énorme, j’ai enchaîné ponction sur ponction, infiltrations… Je n’avais plus de muscles. C’est incroyable ce qu’il m’arrive aujourd’hui. C’est un miracle, je n’atterris pas. Il y a quinze jours je voulais être là. J’ai tout mis en œuvre pour être là et dans les bonnes conditions."